I want there to be things in my work that people can access, but also hidden secrets.
—Jim Shaw

Jim Shaw — The Ties That Bind

(c)Jim Shaw, 2022 - Courtesy of the Artist and Gagosian, Los Angeles
Going For The One, 2022
, 152.4 × 152.4 × 7 cm
oil and acrylic on muslin

« Dans Myra Breckenridge (1970), Raquel Welch joue aux côtés de Mae West et de John Huston. Dans ce film, Myron Breckenridge, censé être mort, quitte la ville, change de sexe et devient “Myra”. Celle-ci revient, prétend être la veuve de Myron, réclame son testament et la moitié d’une école d’art dramatique à Hollywood appartenant à l’oncle de son défunt mari. C’est un livre passionnant de Gore Vidal. »

(Extrait de : Amadour, In Conversation with Artist Jim Shaw, www.riotmaterial.com)


Jim Shaw emprunte le titre de l’œuvre ainsi que la toile de fond – les tours du Century Plaza à Los Angeles – à l’album Going for the One du groupe de rock britannique Yes. Le personnage central du tableau est l’actrice Raquel Welch dans le rôle de Myra Breckenridge, qu’elle interprète dans l’adaptation cinématographique du livre éponyme de Gore Vidal, publié en 1970. Cette comédie s’inscrit dans la stratégie du studio de cinéma 20th Century Fox, qui cherchait à l’époque à conquérir le grand écran avec des « déesses du sexe » telles qu’Elisabeth Taylor dans le rôle de Cléopâtre en 1963, dont on aperçoit ici le reflet sur un gratte-ciel. Avec ce rôle, Welch espérait prouver qu’elle était plus qu’une It-girl, une jeune actrice à la mode. Mais le film fut un échec, tant auprès de la critique que du grand public. Dans Going for the One, Shaw fait adopter à l’actrice la silhouette de Kali, la déesse hindoue de la destruction et de la renaissance, dominant le logo emblématique de 20th Century Fox. Dans les années 1960 et 1970, Welsh succède à Marilyn Monroe en tant que sex-symbol de Hollywood. Cette dernière a souvent percé à jour le mythe hollywoodien lorsqu’elle évoquait le patriarcat corrompu et de la façon dont on y traitait les femmes. Après plusieurs procès contre sa maison de production, la carrière d’actrice de Welsh décline dans les années 1980. Elle se lance alors avec succès dans le monde de l’entreprise, entre autres, à travers une société de perruques.