I want there to be things in my work that people can access, but also hidden secrets.
—Jim Shaw

Jim Shaw — The Ties That Bind

(c)Jim Shaw
The Wig Museum, 2017
Installation , variable dimensions
mixed media installatioin with lighting and signage: wigs, cloth and wood wig stands; and black-and-white video with audio and monitor

L’une des installations centrales de l’exposition, The Wig Museum – un musée dans le musée – présente une collection de perruques. L’origine de l’œuvre remonte à un rêve qu’a fait Jim Shaw : dans les rues de la ville mexicaine de Tijuana, il y découvrait un musée de perruques qui ressemblait plutôt à un piège à touristes. La première présentation de l’installation a eu lieu en 2017, à la nouvelle Marciano Art Foundation au cœur de Los Angeles, dans un bâtiment ayant servi de temple à une loge maçonnique. C’est là que Shaw, qui éprouve de la fascination pour tout ce qui relève de la religion, de l’ésotérisme et des sociétés secrètes, a non seulement trouvé une source d’inspiration, mais également des artefacts matériels abandonnés qu’il a intégrés à l’œuvre. Ainsi, quelques perruques qui traînaient et qui ont joué un rôle important dans les rituels du temple constituent la base de la collection du musée des perruques, que viennent compléter des répliques de perruques historiques ou nées de l’imagination de Shaw. Des siècles durant, le port de la perruque fut un signe de statut social et de pouvoir en Occident. En Grande-Bretagne, les magistrats en portent d’ailleurs encore lors de procès à la Cour pénale. The Wig Museum constitue une réflexion sur un système dominant, eurocentré et patriarcal qui se délite.

« Les artistes capillaires, en particulier afro-américains, se livrent des compétitions. Longtemps, je me suis intéressé à ce genre de choses. Nous avons un ami, un chocolatier de haut vol, chef pâtissier, qui était l’entraîneur de l’équipe états-unienne de pâtisserie pendant plusieurs années. Ils ont finalement remporté la Coupe du monde. Dans notre quartier, il y a chaque année ce qu’on appelle la Rose Parade, lors de laquelle les gens défilent sur des chars qu’ils ont eux-mêmes décorés de fleurs et de graines. Tous développent cette esthétique très particulière, consacrée à défier la gravité. Concours de coiffure, concours de dessert, défilés de fleurs, les gens veulent créer quelque chose qui paraît impossible à faire exister. »